Nous avons récemment étendu notre plateforme pour englober de nouveaux fonds appartenant à une catégorie connue sous le nom d’OPCVM alternatifs ou placements alternatifs liquides, qui peut offrir un accès à une vaste gamme de stratégies de type hedge funds associant également la protection des investisseurs et la transparence du régime des OPCVM. Quels sont leurs origines, leurs avantages et leurs limites ?

Les organismes de placement collectif en valeurs mobilières, plus connus sous le nom d’OPCVM, constituent un cadre réglementaire établi initialement par une directive de l’UE de 1985 régulièrement mise à jour, en vue d’harmoniser le marché des fonds transfrontaliers européens, tout en veillant à assurer la protection des investisseurs. Depuis plus de 30 ans, ce cadre est devenu la marque de référence des fonds sous gestion professionnelle réglementée dans toute l’Europe et au-delà.

Les stratégies d’investissement traditionnelles utilisent des instruments tels que des titres cotés, des obligations et des produits de trésorerie, tandis que les placements dits « alternatifs » au sens large regroupent le private equity, les hedge funds, l’immobilier et les matières premières. Dans un sens plus étroit, l’expression « placements alternatifs » désigne les hedge funds qui adoptent des techniques qui se démarquent d’un accès au marché linéaire et dont les gérants adoptent des stratégies différentes pour obtenir des rendements actifs.OneLifeCompany- alternative-UCITS-hedge-fund-strategiesLes hedge funds sont devenus populaires auprès des investisseurs sophistiqués, en raison de leur faible corrélation aux classes d’actifs traditionnelles et parce que leur objectif est d’obtenir des « rendements absolus », contrairement aux fonds traditionnels, dont les gérants cherchent à obtenir des rendements relatifs, qui mesurent leur performance par rapport à un indice de référence. Toutefois, pour les investisseurs prudents, certaines caractéristiques des hedge funds, notamment une liquidité plus réduite, moins de réglementation et moins de transparence, peuvent être problématiques.

La demande croissante des investisseurs pour une plus grande diversification de leurs portefeuilles s’est traduite par la directive OPCVM III en 2002 et la directive sur les actifs éligibles en 2007, qui ont élargi la gamme des actifs dans lesquels les OPCVM peuvent investir. Les dérivés sont devenus un actif éligible, ce qui a permis aux gérants d’OPCVM de tirer parti de leurs positions et d’obtenir des expositions courtes à travers des dérivés.

 

Bien que la réglementation OPCVM limite les emprunts de ce type à 10 % maximum des actifs et interdise strictement la vente à découvert directe, il est possible, en utilisant des dérivés, de répliquer ces techniques de manière synthétique et de créer différents types de flux de rendements. Cette possibilité, qui a ouvert aux gérants d’OPCVM l’accès à différentes stratégies de type hedge funds, a donné naissance à une nouvelle classe d’actifs : les fonds OPCVM alternatifs.

Instinctivement, on aurait tendance à penser que le coût de la réglementation risquerait de réduire la flexibilité des gérants de fonds alternatifs. Pourtant, les recherches empiriques montrent que la réglementation OPCVM n’entrave pas la performance ajustée du risque des fonds alternatifs par rapport aux stratégies traditionnelles ou de hedge funds offshore. L’objectif des OPCVM alternatifs est donc d’offrir les avantages des deux régimes : un flux de rendement absolu de type hedge fund avec une plus faible corrélation aux marchés actions et aux marchés obligataires, combiné à un cadre réglementaire qui impose des obligations de liquidité, de transparence, un contrôle réglementaire et une gestion du risque rigoureuse.

 

Naturellement, il existe des différences. Toutes les stratégies de hedge funds ne s’adaptent pas au format OPCVM. Les placements sous-jacents de certaines stratégies, par exemple, les approches event-driven ciblant les titres « distressed » ou les stratégies d’arbitrage s’appuyant sur des instruments adossés à des actifs, ne sont tout simplement pas suffisamment liquides pour répondre aux exigences de la plupart des OPCVM alternatifs, qui offrent une cotation et une négociation quotidiennes. D’autres ont souvent recours à des instruments ou des actifs qui ne correspondent pas au cadre des OPCVM, comme les gérants short-only et les traders en matières premières.

Malgré l’absence de ces stratégies fortement diversifiantes, le marché des OPCVM alternatifs connaît un essor rapide, aussi bien en ce qui concerne le nombre de fonds que les actifs sous gestion. Du côté de la demande, l’évolution des mentalités des investisseurs a favorisé les rendements alternatifs, perçus comme un moyen de diversifier les portefeuilles. Du côté de l’offre, les gérants de hedge funds traditionnels n’ont pas tardé à revoir la présentation de leurs stratégies en les adaptant au format plus transparent et réglementé des OPCVM, afin d’attirer les investisseurs traditionnels et d’offrir leurs fonds dans le cadre de portefeuilles plus larges d’instruments liquides.

 

À terme, le segment des OPCVM alternatifs nous paraît encore offrir un potentiel de croissance soutenu. Avec 400 milliards EUR, les stratégies alternatives ne représentent encore que 5 % du total des actifs des OPCVM, actuellement de 8 000 milliards EUR.


Merci à nos collègues de LuxHedge pour leur assistance dans la rédaction de cet article.

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